AZNAVOUR
Le grand Charles (le grand Tahar)
C'est un temps que les moins de 20 ans (ou de 30, ou de 40) ne peuvent pas bien connaître. C'est la vie de Charles Aznavour, que raconte, six ans après sa mort, le biopic qui lui est consacré (ce mercredi 23 octobre sur les écrans): MONSIEUR AZNAVOUR, avec en haut de l'affiche Tahar Rahim, qui réalise une performance d'acteur bluffante.
"Dans le «Monsieur» de notre titre, que nous souhaitions sobre, on entend la grandeur de ce personnage. Car, oui, Charles Aznavour était un grand monsieur. Auteur, compositeur, interprète, à la carrière internationale et durable, il est peut-être le plus grand monstre sacré de la chanson française", dit le chanteur Grand Corps Malade, qui a co-réalisé le film avec Mehdi Idir.
CHRONIQUES CHINOISES
Le cinéma au temps du Covid
L'amour au temps du choléra est un des livres les plus célèbres de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature, paru en 1987 et adapté au cinéma en 2007. Le cinéma au temps du Covid pourrait être le titre du film CHRONIQUES CHINOISES (ce mercredi 23 octobre sur les écrans), qui raconte, dans un habile mélange de fiction et de réalité, le tournage d'un film interrompu en Chine en 2020 à cause de l'épidémie de coronavirus.
Le réalisateur Lou Ye y raconte une histoire vraie. En juillet 2019, il rallume un ordinateur éteint depuis 10 ans. Il y retrouve des extraits d'un film inachevé pour raisons budgétaires, qui évoquait notamment l'amour entre deux jeunes homosexuels.
L'AMOUR OUF
La passion selon Gilles Lellouche
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai. C'est une histoire d'amour entre deux adolescents qui ne s'éteint pas malgré les années, la séparation, les aléas de la vie, le sort contraire: L'AMOUR OUF, le nouveau film réalisé par Gilles Lellouche (ce mercredi 16 octobre sur les écrans), raconte, en mêlant romantisme et violence, une passion absolue et quasi indestructible, plus forte que tout.
Dans une ville portuaire du nord de la France, Jackie (Mallory Wanecque) débarque dans un nouveau lycée. Elle vit seule avec son père (Alain Chabat), veuf, antenniste et réparateur télé, qui veille sur elle avec un amour paternel sans faille.
LE ROBOT SAUVAGE
États d'âme technologiques
Les robots ont-ils une âme, un cœur, ressentent-ils de l'émotion, de l'amour? Pas dans la vie courante, non. Mais au cinéma, oui: on le sait depuis le duo R2-D2 et C-3PO dans STAR WARS ou WALL-E, notamment. Nouvel exemple avec le dessin animé LE ROBOT SAUVAGE, débordant d'empathie et de bons sentiments, sur les écrans ce mercredi 9 octobre.
Perdu en mer dans un typhon lors d'une livraison, un robot fabriqué par une grande compagnie pour les travaux ménagers, agricoles et industriels des humains citadins, se retrouve isolé sur une île déserte. Il a une voix féminine, a le numéro de série ROZZUM-7134 (alias "Roz" pour le reste du film) et est programmé(e) pour fournir de l'aide et résoudre les problèmes. "Avez-vous besoin d'assistance?" est habituellement sa première phrase.
QUAND VIENT L'AUTOMNE
Mamie gâteau douce-amère
Hélène Vincent est une mamie gâteau qui adore son petit-fils mais n'a pas livré tous ses secrets dans le nouveau film de François Ozon QUAND VIENT L'AUTOMNE (ce mercredi 2 octobre sur les écrans), chronique familiale campagnarde sur le ton de la comédie dramatique, qui mélange séquences d'émotion et moments de suspense.
Elle interprète Michelle, une grand-mère bien sous tous rapports, autrefois Parisienne mais qui vit une retraite paisible dans un petit village de Bourgogne. Elle habite dans une grande maison, cultive son potager, va à la messe, accompagne en voiture son amie Marie-Claude (Josiane Balasko), dîne seule et ne semble pas trop souffrir de la solitude.
MEGALOPOLIS
L'ambitieuse fable politico-futuriste de Francis Ford Coppola
Ce fut le film le plus attendu du dernier Festival de Cannes: MEGALOPOLIS (ce mercredi 25 septembre sur les écrans), que son réalisateur Francis Ford Coppola qualifie lui-même de "fable", est une vaste fresque politico-futuriste aussi lourde qu'ambitieuse –et réciproquement.
C'est, explique le synopsis officiel, "une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence". Dans un avenir proche, New York a le nom de New Rome et voit s'opposer deux hommes ambitieux: l’architecte visionnaire César Catilina (Adam Driver) et le maire Franklyn Cicéron (Giancarlo Esposito).
NI CHAÎNES NI MAÎTRES
Les insoumis (les vrais)
C'est l'un des premiers films français d'envergure sur l'esclavage: NI CHAÎNES NI MAÎTRES (ce mercredi 18 septembre sur les écrans) raconte l'histoire de ces esclaves noirs qui, au XVIIIe siècle à l'île Maurice, ont refusé de subir leur destin d'êtres humains asservis, domestiqués, humiliés, et de briser leurs chaînes.
On est en 1759, sous le règne de Louis XV. L'île Maurice s'appelle l'Isle de France et Eugène Larcenet (Benoît Magimel) y dirige une plantation de canne à sucre sur des terres appartenant à la Couronne, en y faisant travailler des esclaves noirs.
Il est sans pitié pour les "marrons", ces esclaves qui tentent de s'échapper, et leur applique le Code noir: "À sa première fuite, le marron sera marqué de la fleur de lys. S'il récidive, il lui sera coupé les oreilles et les jarrets". À la troisième fuite, c'est la mort.
LE FIL
L'intime conviction de Daniel Auteuil
Les doutes contre les certitudes, la défense contre l’accusation, l’avocat contre le procureur, la présomption d’innocence contre les preuves, et au final l’intime conviction des jurés: c’est tout le mécanisme de la Justice que décrit le procès d’une affaire criminelle à suspense dans le film LE FIL (ce mercredi 11 septembre sur les écrans), magistralement réalisé et interprété par Daniel Auteuil.
Il joue le rôle d'un avocat qui a décidé de ne plus plaider dans un dossier criminel depuis qu'il a fait innocenter un meurtrier récidiviste, 15 ans auparavant. Il change d'avis quand il est commis d'office auprès d'un père de famille de cinq enfants (Grégory Gadebois), accusé d'avoir égorgé sa femme après une dispute.
TATAMI
Judo et géopolitique
Un coréalisateur israélien installé aux États-Unis et une coréalisatrice iranienne vivant en France pour un film tourné en Géorgie avec des acteurs en exil: TATAMI (ce mercredi 4 septembre sur les écrans), qui dénonce le régime islamique en place à Téhéran, est un film singulier, d'une densité et d'une force peu communes.
C'est le judo qui sert de toile de fond à ce pamphlet géopolitique. La judokate iranienne Leila (Arienne Mandi) et son entraîneuse Maryam (Zar Amir) se rendent aux Championnats du monde à Tbilissi (Géorgie) avec l'intention de ramener sa première médaille d'or à l'Iran.
LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX
Amies de parloir
Deux femmes, de générations, d'origines et de conditions différentes, font connaissance au parloir de la prison dans laquelle leurs maris sont incarcérés et se lient d'amitié: c'est le scénario de départ de LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX (ce mercredi 28 août sur les écrans), qui oscille entre chronique sociale et histoire à suspense.
Alma (Isabelle Huppert), ancienne danseuse retraitée, membre de la bourgeoisie bordelaise, s'ennuie seule dans sa grande maison où passe chaque jour sa femme de ménage et qui regorge de tableaux et d'œuvres d'art, passion de son mari. Celui-ci, neurochirurgien norvégien, qui la trompait, est en prison pour six ans pour avoir fauché deux piétons en état d'ivresse.
EMILIA PEREZ
La femme est l'avenir de l'homme
Il n'a pas obtenu la Palme d'or du dernier Festival de Cannes, décerné au film américain ANORA, mais le dernier film du réalisateur français Jacques Audiard, EMILIA PEREZ (ce mercredi 21 août sur les écrans), en a été l'un des grands vainqueurs, avec pas moins de deux récompenses: Prix du Jury et Prix d'interprétation féminine.
Il aurait tout aussi bien pu remporter le Prix du scénario. Pour son 10e film depuis REGARDE LES HOMMES TOMBER en 1993, Audiard mélange les genres dans une histoire où un narcotrafiquant mexicain décide de devenir une femme et change de vie. Il a, dit-il, imaginé "un scénario qui, à l’instar d’Emilia, traverserait les genres: noir, mélodrame, comédie de mœurs, comédie musicale, télénovela…"
LA MÉLANCOLIE
Intimisme conjugal japonais
C'est un intimisme tout japonais que propose le film LA MÉLANCOLIE (ce mercredi 14 août sur les écrans), chronique sentimentale discrète, pudique, délicate et …mélancolique.
Watako (Mugi Kadowaki) n'est pas vraiment heureuse en ménage. Son mari, plutôt gentil et effacé, qui a un enfant de sa première femme, l'a trompée et ils font chambre à part. Leur relation ressemble à un encéphalogramme tout plat.
Alors Watako a un amant, écrivain, plus jeune, plus sympathique, plus intéressant, marié depuis 15 ans. Ils partent souvent quelques jours ensemble, en cachette, et s'entendent bien. Mais un jour, au retour d'un week-end à deux, le jeune amant meurt écrasé à la sortie de la gare.
TIGRESSE
Chasse au fauve et introspection personnelle
Une vétérinaire d'un zoo laisse malencontreusement s'échapper un tigre et se joint à la battue pour le retrouver, mais pense surtout à ses ennuis personnels: le film roumain TIGRESSE (ce mercredi 7 août sur les écrans) mélange les genres, entre suspense et intimisme.
Vera (Catalina Moga) prend soin de Rihanna, femelle tigre du zoo dont elle est la vétérinaire. Mais un soir, en rentrant de son travail, elle aperçoit son mari Toma en plein adultère, avec une jeune femme.