On a envie de leur dire: ''Carapace ton bac d'abord''. Mais non. Les quatre frères sont des tortues, sont des ninjas, sont des mutants, et sont surtout des ados, certes. Ils ont 15 ans. Mais leur tâche immédiate est de sauver New York.
Les études, c'est dans les égoûts de la ville qu'ils les ont suivies, sous la houlette de leur maître et père adoptif, Splinter, un gros rat moustachu qui leur a surtout appris les arts martiaux.
Il n'était qu'un petit rat de laboratoire et ses quatre fils adoptifs n'étaient que de minuscules tortues d'eau quand, 15 ans auparavant, ils ont été victimes d'une expérience scientifique ratée: on leur a injecté un gène mutant, qui les a fait devenir énormes. Depuis, ils se cachent sous terre.
Mais la ville a besoin de héros. Car elle menace de tomber sous la coupe du terrible et maléfique Shredder qui, avec ses hommes de main –le clan des Foot–, contrôle déjà une bonne partie de la police et de la classe politique.
Les Tortues Ninja vont donc agir. Et, pour cela, vont s'associer à une courageuse journaliste, April O'Neil (Megan Fox), qui a découvert leur existence. Et qui a un lien particulier avec eux...
Leonardo le leader (appelez-le Leo), Raphael le rebelle (Raph), Donatello le cerveau (Donnie), Michelangelo le bogoss (Mikey): si les quatre frères ont des noms qui fleurent bon l'Italie du XVe siècle, c'est qu'ils faisaient partie d'une expérience scientifique nommée ''Projet Renaissance''.
C'est cette histoire que rappelle le film NINJA TURTLES, nouvel avatar de la mode hollywoodienne des ''reboots'', qui reprennent l'histoire à zéro. On oublie donc les trois films de 1990, 1991 et 1992 et le film d'animation TMNT (pour Teenage Mutant Ninja Turtles) de 2007.
Créées en 1983 par Kevin Eastman et Peter Laird dans une bande dessinée qui pastichait les super-héros, les Tortues Ninja, avant de devenir des vedettes de cinéma, ont aussi fait l'objet de feuilletons télévisés, de dessins animés et bien sûr de séries de jouets.
Jonathan Liebesman, réalisateur sud-africain spécialisé dans les films d'action (son dernier film était LA COLÈRE DES TITANS en 2012), reprend les personnages en gardant leur humour potache et adolescent, et en leur ajoutant la technologie des effets spéciaux disponible aujourd'hui.
Il utilise notamment, pour les quatre tortues géantes humanoïdes, la technique de la ''motion capture'' dans laquelle de vrais acteurs jouent leurs scènes puis sont transformés en animaux par ordinateur (comme pour les récents remakes de LA PLANÈTE DES SINGES).
Du côté des personnages réels, Megan Fox ajoute le côté charme nécessaire à la réussite du film, même si, en journaliste intrépide, elle est moins sexy que dans les deux premiers TRANSFORMERS (2007 et 2009) où elle jouait la petite amie de Shia LaBeouf.
Le scénario n'a visiblement pas bénéficié de mutation génétique, les scènes d'action s'enchaînent avec une régularité un peu lassante (une course-poursuite automobile dans la neige spectaculaire mais interminable, des combats entre bons et méchants dont on connaît l'issue, des rebondissements qui n'en sont pas vraiment...), et l'on n'a pas trop d'appétit pour une suite.
Seuls quelques dialogues drôles sauvent le film d'un certain ennui, ainsi qu'une scène rigolote dans laquelle maître Splinter, pour les punir, impose aux quatre tortues l'épreuve de ''la pizza aux 99 fromages''...
Jean-Michel Comte

LA PHRASE
''Ce sont quatre tortues. Elles font 2 mètres de haut et parlent anglais. Ce sont des ninjas: elles font du karaté'' (Megan Fox, décrivant sa découverte à sa rédactrice-en-chef, Whoopi Goldberg).

NINJA TURTLES
(''Teenage Mutant Ninja Turtles'') (États-Unis, 1h42)
Réalisation: Jonathan Liebesman
Avec Megan Fox, Will Arnett, William Fichtner
(Sortie le 15 octobre 2014)