See You Later, Alligator
Eh bien nagez, maintenant. Une jeune femme et son père, coincés dans la cave inondée de leur maison en Floride en plein ouragan, vont faire face à un danger plus effrayant que la montée des eaux: des alligators en liberté. Le film CRAWL fait froid dans le dos et se déroule sous une pluie ininterrompue: l'idéal pour se rafraîchir en plein été.
Quand un violent ouragan de catégorie-5 s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley (Kaya Scodelario) ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu (Barry Pepper). Quand elle arrive à la maison familiale, sous une pluie battante et alors que l'ouragan approche, elle ne trouve que le pickup de son père, son téléphone portable, une bouteille de whisky à moitié vide et sa petite chienne.
Bravant sa peur et le danger, elle descend au sous-sol de la maison, où elle retrouve son père, vivant mais blessé. Blessé par un alligator qui, comme d'autres de ses congénères, commence à rôder dans les environs, alors que l'eau monte peu à peu, que la météo prévoit des crues, et que tout contact avec les secours est impossible.
Hayley est une championne de natation, qui a eu son père comme entraîneur quand elle était plus jeune. C'est une battante, une gagnante, son père lui a donné le surnom de "super-prédateur". Une réputation qu'elle va devoir confirmer dans cet enfer aquatique…
Le film commence avec une catastrophe naturelle: ici un ouragan, comme d'autres films d'action ont pour point de départ un incendie, un séisme, un raz-de-marée, une avalanche ou une éruption volcanique. Et puis les alligators apparaissent, faisant virer l'histoire à une sorte de JURASSIC PARK aquatique, où les héros humains ont à affronter les sauriens, comme d'autres avant eux ont eu à faire face à des requins, des piranhas, des araignées, des serpents, des singes, des rats, des loups ou autres dinosaures.
Mais "ce n’est pas un film sur une créature cauchemardesque qui mange tout le monde. Beaucoup de monde va sans doute le supposer, mais c’est faux", explique le réalisateur, Alexandre Aja. "Je ne voulais pas opposer des gens à un monstre, mais mettre deux espèces en concurrence. Le film, aussi spectaculaire soit-il, se déroule dans un contexte réaliste. On n’a pas affaire à un alligator géant, ni à un monstre calculateur qui a un objectif. On est dans la vérité de ce que sont ces créatures, pendant un épisode météorologique particulier qui leur permet d’occuper un espace qui n’est pas le leur d’habitude".
Fils d'Alexandre Arcady (le réalisateur du GRAND PARDON), Alexandre Aja, 40 ans, installé aux États-Unis, est devenu un spécialiste de films à suspense de série-B depuis une vingtaine d'années (FURIA, HAUTE TENSION, LA COLLINE A DES YEUX, PIRANHA-3D). Ici encore, il tire toutes les ficelles de la terreur, de l'horreur, des rebondissements de situation dans une histoire sans temps mort où les invraisemblances sont à la hauteur du suspense. Mais il a l'intelligence de ne pas se prendre trop au sérieux, comme le suggère le clin d'œil du générique de fin, sur See You Later, Alligator, le tube de 1956 de Bill Haley.
Dans le rôle de la championne de natation qui n'hésite par à plonger au milieu du danger (mais la nageuse la plus rapide du monde atteint des pointes de 7,5 km/h, contre 30 km/h pour un alligator…), la jeune actrice britannique Kaya Scodelario, de son côté, fait son possible pour rendre crédible son personnage, à défaut de la situation dans laquelle il se trouve. Petit air d'Emma Stone et de Nicole Kidman jeune, elle s'est fait remarquer ces dernières années dans la trilogie LE LABYRINTHE, et surtout a succédé à Keira Knightley et Penelope Cruz dans le premier rôle féminin du 5e épisode de PIRATES DES CARAÏBES, LA VENGEANCE DE SALAZAR, en 2017, face à Johnny Depp. Déjà des aventures très aquatiques.
Jean-Michel Comte
LA PHRASE
"On va défoncer ces gros lézards de merde" (le père, agacé et déterminé).
(États-Unis, 1h28)
Réalisation: Alexandre Aja
Avec Kaya Scodelario, Barry Pepper, Ross Anderson
(Sortie le 24 juillet 2019)