Il a ouvert le 66e Festival de Cannes mercredi 15 mai et tout le monde est sous le charme: Leonardo DiCaprio est plus séduisant, plus charismatique, plus lumineux que jamais dans GATSBY LE MAGNIFIQUE, sorti dans les salles françaises en même temps que sa présentation sur la Croisette, hors-compétition, en ouverture du festival.

Le film de l'Australien Baz Luhrmann, réalisateur notamment de ROMEO+JULIETTE et MOULIN ROUGE, est la quatrième adaptation au cinéma du plus célèbre roman de Francis Scott Fitzgerald. Dans la dernière version, en 1974, réalisée par Jack Clayton, le couple vedette était composée de Robert Redford et Mia Farrow.

Dans ce GATSBY 2013, Baz Luhrmann est étonnement fidèle au livre, tout en se livrant à des extravagances de mise en scène qui parfois rappellent MOULIN ROUGE. C'est vrai dans la première partie du film, où sont décrites les fêtes, réceptions et nuits de folie du New York des années 20.

La voix off interminable du narrateur, l'écrivain Nick Carraway (Tobey Maguire), devient vite insupportable, la 3D fait des personnages de petites figurines de maison de poupée, et la bande-son qui mélange hip-hop contemporain au charleston et au fox-trot frise le ridicule: piscines, filles en maillot de bain, zèbres gonflables et feux d'artifice, on se croirait dans un clip de rappeur ou dans une parade de Disneyland.

Et puis, au bout d'une bonne demi-heure, Leonardo DiCaprio apparaît. Dans les fêtes, Nick Carraway cherche partout ce mystérieux Jay Gatsby. Le beau Leo se retourne et dit, dans un sourire: ''Je suis Gatsby''. Un peu comme quand on demandait son nom à Sean Connery: ''Bond. James Bond''.

Dès lors, le film change d'atmosphère. Nick Carraway permet à sa cousine Daisy (Carey Mulligan) de revoir Gatsby, son premier amour qu'elle n'a pas vu depuis cinq ans. Lasse de l'attendre, elle a épousé un riche joueur de polo coureur de jupons. Mais elle n'a pas oublié Gatsby --et lui non plus...

Dans ce contexte du Long Island des années 20, l'histoire d'amour prend le dessus et, au fur et à mesure que le film avance, il s'améliore de scène en scène, la réalisation se fait à la fois moins tapageuse et plus inventive: ces lettres du texte de Carraway qui apparaissent sur l'écran, la scène de la piscine vers la fin, la lumière verte au fond de la baie...

Et, plus on s'achemine vers l'épilogue, plus Leonardo DiCaprio irradie de sa classe. Beau gosse et grand acteur, en smoking et noeud papillon ou en canotier et costume de lin blanc, sûr de lui et arrogant ou colérique et amoureux, dans sa grande demeure au bord de l'eau ou dans sa décapotable jaune comme le maillot du FC Nantes, conquérant ou malheureux, oeil bleu et mèche blonde sur le côté droit du front: c'est DiCaprio le magnifique. Chapeau Leo!

Jean-Michel Comte

LA PHRASE

''Sans cette brume, nous verrions la lumière verte'' (Leonardo DiCaprio à Carey Mulligan).

GATSBY LE MAGNIFIQUE

(''The Great Gatsby'') (États-Unis, 2h23)

Réalisation: Baz Luhrmann

Avec Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan

(Sortie le 15 mai 2013)