"La guerre ne fait que commencer"
Evénement cinéma de cette fin d’année, STAR WARS - ÉPISODE VIII: LES DERNIERS JEDI, sort ce mercredi 13 dans les salles françaises. Des millions de fans à travers le monde attendent donc des réponses.
Notamment si, après un épisode VII réussi mais au scénario trop respectueux du mythe, celui-ci parviendrait à surprendre, à s’affranchir de la pression de la saga.
A la lecture du texte d'ouverture, on craint d'être sur le point d'assister à un remake de L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE. L'Alliance rebelle a été découverte et doit fuir devant le Premier ordre. Finn (John Boyega) souhaite la quitter. Rey (Daisy Ridley) espère recevoir de Luke Skywalker (Mark Hamill) la formation des Jedi. On est donc assez proche de l'épisode V dans les grandes lignes.
Mais le réalisateur Rian Johnson a néanmoins réussi à instaurer de la nouveauté, presque de l'audace dans tout cela. Grâce notamment à des relations plus complexes entre les personnages, principaux ou secondaires et à beaucoup d'humour.
Luke, brisé par son échec passé, refuse d'enseigner et dévoile son propre côté obscur. Une intrigante relation naît entre Rey et Kylo Ren/Ben Solo (Adam Driver). On ignore jusqu'au bout lequel des deux entraînera l'autre, à moins qu'une troisième voie existe...
On en apprend enfin plus sur les origines de Rey. Mais c'est plutôt l'évolution de Kylo Ren qui est au centre de l'intrigue. L'ancien apprenti de Luke est toujours tiraillé entre ombre et lumière. Son personnage se consolide, malgré ce persistant look d'ado gothique en pleine crise.
De l'autre côté de la galaxie, la Résistance elle-même est minée par les divisions. Outre le fameux conflit intérieur et la rédemption, le film aborde bien d'autres thèmes: les différentes façons d'être un héros par exemple. Qu'il ne suffit pas toujours de "sauter dans un X-Wing et de faire exploser quelque chose" (la sagesse de la princesse Leia). Mais aussi le besoin de reconnaissance, la culpabilité, et même les excès du capitalisme ou la cause animale.
Ce qui peut rendre le résultat fouillis, d'autant plus que les aventures simultanées dans différents coins de l'univers se multiplient. La compensation des oublis scénaristiques de l'épisode VII crée forcément des longueurs et une certaine frustration en termes d'action. Une bonne partie de l'histoire se déroulant dans la froideur de l'espace ou sur une île, on est un peu déçu côté décors et ambiance.
Mais ces longueurs sont compensées par les rebondissements surprenants et nombreux, presque trop jugeront certains. Autant dire que la fin n'était pas dévoilée dans la bande-annonce. Les évolutions de la princesse Leia (interprétée par Carrie Fisher, décédée depuis), ou du personnage de Snoke (Andy Serkis) en surprendront plus d'un. Et Mark Hamill, parfaitement au niveau malgré son immense traversée du désert, est pour beaucoup dans la réussite du film.
Ce STAR WARS VIII suscitera donc des critiques. Mais au moins il ne tombe pas dans l'hommage perpétuel. Il prend des risques tout en respectant l'univers créé par George Lucas.
De toute manière, les fans seront toujours au rendez-vous et "la guerre ne fait que commencer", dixit un certain maître Jedi.
V.L.
LA PHRASE
"Je ne serai pas le dernier Jedi" (Luke Skywalker à Kylo Ren).
STAR WARS VIII - LES DERNIERS JEDI
("Star Wars: The Last Jedi") (États-Unis, 2h32)
Réalisation: Rian Johnson
Avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac
(Sortie le 13 décembre 2017)