Épisode VII: la Force est avec lui
Après plus d'un an d'attente et un buzz intergalactique, le film le plus attendu de 2016, STAR WARS-ÉPISODE VII: LE RÉVEIL DE LA FORCE, est sorti en France ce mercredi 16 -deux jours avant les Etats-Unis. Son succès ne fait aucun doute même si bien sûr certains fans de la saga originelle (les épisodes 4 à 6) crieront que le nouvel épisode ne lui arrive pas à la cheville. Mais les ingrédients qui ont fait son succès sont bien là.
Le réalisateur J.J. Abrams a su redonner vie à STAR WARS. Outre les vaisseaux spatiaux, les sabres laser et les deux faces de la Force, les clins d'œil plus ou moins appuyés aux précédents films sont légion. Les fans pourront toujours s'amuser à les détecter.
La toile de fond du scénario, une guerre entre la Résistance qui défend la République et le Premier ordre bâti sur les ruines de l'Empire, est largement inspirée de la trilogie originelle. Comme l'affiche le montrait, une nouvelle étoile noire a été bâtie par les méchants, encore. Une poignée de chasseurs vont l'attaquer, encore. La résistance se découvre un nouvel espoir dans un jeune Jedi en devenir, encore. Et un droïde (BB-8, le très attachant et digne successeur de R2-D2) détient le secret du salut de la galaxie, encore.
Un hommage appuyé diront certain, un plagiat éhonté s'offusqueront d'autres. Mais au moins le film est bien plus fidèle à l'esprit des débuts que ne l'était la seconde trilogie, largement décriée par une partie du public historique (épisodes 1 à 3). Et il demeure dans le final au moins un élément fracassant. Seul bémol de scénario, la façon dont cette nouvelle guerre a surgi de la victoire rebelle dans LE RETOUR DU JEDI et la disparition du héros Luke Skywalker sont un peu vite expédiés.
Mais ce septième épisode innove aussi avec une nouvelle génération de héros, les jeunes et convaicants Finn (John Boyega) et surtout Rey (Daisy Ridley). Les deux personnages comme leurs interprètes reprennent bien le flambeau dans un style plus moderne que la première trilogie, avec plus d'humour et un jeu d'acteur plus fin que dans les années 70 et 80.
J.J. Abrams a aussi su corriger les quelques insuffisances passées. Les Stormtroopers, par exemple, ont appris à tirer et le serviteur du côté obscur Kylo Ren (Adam Driver) a trouvé de nouveaux moyens d'utiliser la Force. Contrairement à la seconde trilogie, l'avalanche d'effets spéciaux ne se fait pas au détriment des prises de vue réelles.
Mais ce qu'attendaient le plus les fans est l'évolution des héros originels: Luke Skywalker (Mark Hamill), Han Solo (Harrison Ford) et la Princesse Leia (Carrie Fisher). Sans surprise Harrison Ford, le seul à avoir connu le succès après la première trilogie, a le plus gros morceau. L'acteur de 73 ans court un peu moins vite mais est toujours aussi habile avec un pistolet laser et les répliques de voyou. Carrie Fisher est présente mais n'a pas un rôle déterminant en général de la Résistance. Quant à Mark Hamill, il se fait attendre à la limite du raisonnable.
La question de la descendance des héros était également au centre des attentes. Le film y répond assez vite tout en gardant une petite part de mystère. De quoi introduire un nouveau suspense puisqu'il s'agit bien là du début d'une nouvelle trilogie.
Le pari de réussir à reprendre la saga de science-fiction la plus célèbre de l'histoire est donc réussi. Le résultat n'est peut-être pas au niveau du buzz, mais cela était presque mission impossible. Le mythe est respecté, un peu trop peut-être dans le souci de plaire au public visé et le film manque donc peut-être un peu d'audace. "La Force est avec toi, mais tu n'es pas encore un Jedi", aurait dit Dark Vador. Au final, ce qui manque encore le plus au RÉVEIL DE LA FORCE par rapport aux trois premiers STAR WARS, c'est près de quarante ans de culte autour de lui.
Victor Lefebvre
LA PHRASE
"C'est vrai. Tout est vrai" (Harrison Ford).
STAR WARS - LE RÉVEIL DE LA FORCE
("Star Wars: Episode VII - The Force Awakens") (États-Unis, 2h16)
Réalisation: J.J. Abrams
Avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac
(Sortie le 16 décembre 2015)