L'amour ne tient qu'à un fil
''Je te quitte''. Ce n’est pas en dire trop que de révéler cette réplique de Gwen Stacy (Emma Stone) à Peter Parker (Andrew Garfield), car elle se situe au début du film: la fiancée de Spider-Man
veut vivre sa vie, partir étudier à Londres, ne plus trembler quand son chéri est en danger.
C’est la seule qui connaisse l’identité de Spider-Man, qui fait régner la loi et l’ordre sur New York. Un autre personnage était au courant, mais il est mort à la fin du film précédent: c’était
le père de la jeune femme, chef de la police. Il a fait promettre au jeune Peter de ne pas mêler sa fille à ses activités d’homme-araignée.
Veiller sur la sécurité des New-Yorkais et lutter contre le Mal, ou s’occuper davantage de sa girlfriend et la mettre à l'abri du danger? C’est le dilemme du jeune étudiant, le premier choix
étant évidemment le plus difficile et le plus désagréable –et c’est donc celui qu’il va faire, puisse que c’est un super-héros.
Il faut dire qu’il y a du boulot: Spider-Man va trouver face à lui la plus puissante entreprise new-yorkaise, Oscorp, celle-là même qui avait autrefois employé son père et joué un rôle dans la
disparition de ses parents.
La firme abrite ses ennemis potentiels sous trois formes: son patron, le jeune Harry Osborn; un employé, Max Dillon; et les membres du conseil d’administration.
Le premier (Dane DeHaan), un ami d’enfance de Peter Parker, propulsé à la tête de l’entreprise à la mort de son père, souffre d’une maladie héréditaire et aimerait l’aide de Spider-Man
pour en guérir. A priori gentil garçon, il va passer du côté des méchants sous la forme du Bouffon Vert, à la suite du refus de Spider-Man et d’expériences scientifiques osées et ratées.
Le second (Jamie Foxx), employé timide et solitaire, va lui aussi passer du côté du Mal en se transformant –après un accident– en Electro, monstre tout-puissant à l’énergie et à la force
apparemment sans limites, ivre de puissance et du désir de vengeance contre la société et contre Spider-Man.
Enfin les membres du conseil d’administration sont depuis le début du côté des méchants, regroupés pour mener à bien leurs opérations scientifiques secrètes et régner sans partage.
Malgré l’ampleur de la tâche, Spider-Man ne se départira pas de son humour, tout au long du film. ''Nous avons voulu rendre ce volet plus ludique, plus drôle. Tout est dans les comics: ses
plaisanteries, sa drôlerie et sa légèreté'', explique le réalisateur, Marc Webb, déjà aux commandes de l’épisode précédent, THE AMAZING SPIDER-MAN, en 2012, après avoir fait ses débuts au cinéma dans un film beaucoup plus intimiste, (500) JOURS ENSEMBLE.
Pour ceux qui ont perdu ...le fil, il faut rappeler que cette nouvelle série des aventures du super-héros des comics Marvel n'est pas une suite de la trilogie réalisée en 2002, 2004 et 2007 par Sam Raimi, avec Tobey Maguire et
Kirsten Dunst dans les rôles principaux.
La nouvelle série des aventures de Spider-Man, affublé de l'article ''amazing'' (étonnant, incroyable, exceptionnel) est un ''reboot'', c'est-à-dire que les compteurs ont été remis à
zéro et l'histoire reprise depuis le début. Après le premier épisode en 2012 et celui qui sort cette semaine, deux autres sont prévus en 2016 et 2018.
Andrew Garfield a donné un sacré coup de jeune au héros et Emma Stone déborde de charme. De cet épisode, on retiendra effectivement un humour et des dialogues drôles assez inhabituels, et des prouesses techniques et des effets spéciaux que
renforce la 3D.
Mais surtout une importance du rôle féminin de Gwen. Spider-Man semble plus amoureux que jamais. Question (ou dilemme, ou cas de conscience, ou sujet du bac philo): un super-héros a-t-il droit à
une vie privée?...
Jean-Michel Comte
LA PHRASE
''Tu es Spider-Man. Et j’aime ça. Mais j’aime encore plus Peter Parker'' (Emma Stone, au début du film).
THE AMAZING SPIDER-MAN: LE DESTIN D'UN HÉROS
(États-Unis, 2h21)
Réalisation: Marc Webb
Avec Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx
(Sortie le 30 avril 2014)