Quatre garçons dans le vent
"Vous connaissez le groupe. Pas leur histoire", dit le slogan sur l'affiche. Dans un documentaire de deux heures intitulé THE BEATLES: EIGHT DAYS A WEEK – THE TOURING YEARS, le réalisateur américain Ron Howard (WILLOW, APOLLO-13, UN HOMME D'EXCEPTION, DA VINCI CODE) fait revivre le plus grand groupe de l'histoire et raconte les années de tournées (entre 1962 et 1966) de la carrière fulgurante des Fab Four.
Ce documentaire sera projeté dans plus de 150 salles en France en séance unique jeudi 15 septembre à 20h, dans le cadre des projections uniques PathéLive. Après le documentaire, les spectateurs auront droit à un bonus: 30 minutes, restaurées en 4K et remastérisées, du concert mythique du Shea Stadium à New York le 15 août 1965.
Le documentaire commence par des images du concert des Beatles à l'ABC Cinéma de Manchester, le 20 novembre 1963. Ils chantent "She loves you, yeah, yeah, yeah…" Suivent, pendant deux heures, de nombreuses images, rares ou inédites, de leurs concerts à travers le monde mais aussi des coulisses, des moments passés dans leurs chambres d'hôtel, de l'hystérie de leurs fans, et des enregistrements en studio.
Tout cela est entrecoupé d'extraits de chansons (mais pas trop) et d'interviews: d'anciens entretiens des deux Beatles disparus John Lennon et George Harrison, des interviews des deux autres Paul McCartney et Ringo Starr réalisées pour l'occasion, et des témoignages de personnalités comme Elvis Costello, Whoopi Goldberg, Sigourney Weaver ou Richard Lester, le réalisateur de leur premier film A HARD DAY'S NIGHT (1964).
De 1962, peu après leurs débuts, à 1967 et leur album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, trois ans avant leur séparation, Ron Howard raconte la montée irrésistible de la célébrité et les tournées mondiales de ces quatre garçons qui allaient devenir, selon une phrase de John Lennon qui fit polémique en 1966, "plus populaires que Jésus". Et l'on voit comment le succès a changé leur vie: d'abord accueilli avec joie et légèreté au début, puis pesant et étouffant dans les dernières années. Une évolution symbolisée par la chanson Help! écrite par Lennon en 1965.
Le documentaire sera sans doute plus apprécié par les plus de 50 ans que par les jeunes générations, avec son cortège de moments de nostalgie. Du Cavern Club de Liverpool au dernier concert des Beatles au Candlestick Park de San Francisco (en août 1966), on est ému de revoir leur manager Brian Epstein et leur producteur George Martin, leur première tournée aux États-Unis et leur passage à l'Olympia en 1964, les 250.000 personnes les acclamant en Australie sur les 15km entre l'aéroport et leur hôtel, leur rencontre avec Mohamed Ali, leur décoration à Buckingham Palace, le fameux concert du Shea Stadium et Whoopi Goldberg et Sigourney Weaver racontant qu'elles étaient présentes (elles avaient 9 et 15 ans), les images des adolescentes pleurant et hurlant et s'évanouissant à leurs concerts, les milliers de spectateurs (presque exclusivement des hommes) du stade de football de Liverpool Anfield Road chantant a cappella "She loves you, yeah, yeah, yeah"…
Le film se termine par l'un des moments les plus émouvants: la dernière fois où les quatre ont chanté ensemble, le 30 janvier 1969, sur le toit de leurs bureaux à Londres, tandis que des centaine de badauds, sur les trottoirs cinq étages plus bas, levaient la tête en les entendant chanter Don't Let Me Down.
Jean-Michel Comte
LA PHRASE
"Bienvenue à Beatlesland, ex-Grande-Bretagne" (un animateur de radio, au début du succès des Beatles en 1963).
THE BEATLES: EIGHT DAYS A WEEK
(États-Unis, 2h00)
Réalisation: Ron Howard
(Documentaire)
(Sortie le 15 septembre 2016)