Une épidémie mondiale de zombies: WORLD WAR Z est un peu un mélange de CONTAGION et de NUIT DES MORTS-VIVANTS. Heureusement il y a Brad Pitt, pour sauver sa petite famille et la planète...

Ancien enquêteur des Nations-Unies, Gerry Lane (Brad Pitt) mène une existence plus tranquille à Philadelphie et s'occupe de sa femme et de leurs deux jeunes enfants. Un matin comme les autres, ils sont coincés dans les embouteillages, sur le chemin de l'école.

Mais ce n'est pas un matin comme les autres. Une explosion retentit. Des hélicoptères de la police sillonnent le ciel. Des motards quadrillent les rues. Un semi-remorque écrase tout. D'un seul coup, c'est la panique.

Une étrange épidémie s'est déclenchée dans le monde entier et gagne les villes et les campagnes à grande vitesse. C'est une épidémie de rage humaine: un virus redoutable, transmis d'être humain à être humain. Les personnes contaminées, transformées en zombies, mordent d'autres personnes non atteintes, qui deviennent des zombies à leur tour.

Et ces hordes de morts-vivants fous furieux, par leur nombre qui croît de manière exponentielle, écrasent les armées du monde entier, font tomber les gouvernements, envahissent les villes. Les survivants se cachent, de moins en moins nombreux.

Gerry Lane et sa famille, évacués in extremis par un hélicoptère militaire, trouvent refuge sur un porte-avions au large, où une poignée de militaires et de gouvernants tentent d'organiser la riposte. L'ancien agent de l'ONU n'a pas d'autre choix que de partir en mission de la dernière chance: trouver l'origine du virus, retrouver le fameux ''Patient Zéro'' pour fabriquer le vaccin qui contrera le virus.

Avec une poignée de volontaires –dont un jeune virologue--, le voici donc parti dans différents endroits de la planète où règne le chaos: Rwanda, Bosnie, Corée, Israël, Pays de Galles...

Comme d'autres avant lui, Marc Forster, réalisateur de l'avant-dernier James Bond, QUANTUM OF SOLACE, a succombé à l'attrait des films post-apocalyptiques. ''C'est un genre fascinant, qui était très en vogue dans les années 70, époque en proie au doute et aux mouvements de révolte'', dit-il.

''Aujourd'hui, alors que nous traversons de nouveau une période de mutations et de scepticisme, le film post-apocalyptique fait un retour en force. C'est une formidable métaphore, comme s'il s'agissait d'un miroir tendu au monde actuel''.

On pense au SRAS, à la grippe aviaire, à la mondialisation, aux échanges internationaux et aux révoltes qui éclatent dans certains endroits de la planète. Les lecteurs du Monde Diplomatique qui iront voir le film ne manqueront pas d'y déceler une métaphore de la réalité géo-politique actuelle quand Brad Pitt débarque à Jérusalem, épargnée du virus par les murs construits autour de la ville et qui en empêchent l'accès. Mais pour encore combien de temps?...

Brad Pitt, sobre et efficace, donne un peu de crédibilité à une histoire qui en manque un peu. ''Le mouvement, c'est la vie'', dit-il au début du film à sa famille, pour expliquer qu'il faut se dépêcher de fuir la menace. ''Notre guerre ne fait que commencer'', dit la voix off de ce film qui tient le spectateur en haleine du début à la fin.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE

''Dame Nature est un tueur en série. (…) Et comme tous les tueurs en série, tout ce qu'elle veut, c'est qu'on l'arrête''. (Un virologue, qui explique qu'il faut remonter à l'origine pour arrêter l'épidémie).

WORLD WAR Z

(États-Unis, 1h56)

Réalisation: Marc Forster

Avec Brad Pitt, Mireille Enos, Elyes Gabel

(Sortie le 3 juillet 2013)