Le réveil de la Force
Oscar Isaac n'est pas un garçon sectaire. Il y a six mois, pour sa première apparition dans la saga, il jouait les gentils dans STAR WARS: LE RÉVEIL DE LA FORCE, dans le rôle d'un pilote venu combattre dans les rangs de la Résistance. Aujourd'hui il fait ses débuts dans la série X-MEN, mais sous les traits d'un méchant, très méchant: c'est le héros maléfique de X-MEN: APOCALYPSE, le 8e épisode de l'adaptation au cinéma des BD Marvel des années 60/70.
Apocalypse, c'est son nom: c'est le premier mutant sur Terre, qui régnait jusqu'à ce qu'il s'endorme tranquillement sous les ruines d'une pyramide dans l'Egypte des pharaons. Cinq siècles plus tard, en 1983, il se réveille au Caire et le monde moderne ne lui plait pas, mais alors pas du tout. Les voitures, le bruit, la radio, la pollution, l'argent, l'arme nucléaire, les "super-puissances", les "faux dieux" -ne manquent que le sida, Eminem et les réseaux sociaux pour lui faire détester cette planète où "les faibles se sont emparés du monde".
"Je suis de retour (…), ce monde doit être purifié", dit-il. Apocalypse va donc recruter quatre mutants pour remettre de l'ordre et reprendre le contrôle: Psylocke, Tornade, Angel, et surtout Magnéto (Michael Fassbender) qui, depuis une dizaine d'années, s'était acheté une conduite dans l'anonymat, ouvrier d'une fonderie en Pologne, avec une gentille maison à la campagne, une gentille femme, une gentille fillette -mais qu'un événement dramatique va ramener du côté des méchants.
"Plus de systèmes, plus d'armes, plus de super-puissances (…). Sur les cendres de leur monde, nous en construirons un meilleur", dit Apocalypse, très Nuit debout, à ses nouveaux disciples. Ses pouvoirs dépassent largement tout ce qu'on a déjà vu chez les X-Men. Pour éviter l'apocalypse terrestre, le professeur-X (James McAvoy) va donc devoir réunir une équipe de choc, composée de jeunes X-Men et emmenée par l'une des vedettes de son école de surdoués, Raven alias Mystique (Jennifer Lawrence). Le désormais célèbre antagonisme entre lui et Magnéto, narré dans les épisodes précédents (et surtout le dernier, DAYS OF FUTURE PAST, en 2014), va connaître ici un nouveau palier…
"Mettre en place la genèse de ces personnages a été l’un des grands plaisirs de notre travail sur X-MEN: APOCALYPSE", explique le réalisateur Bryan Singer, à nouveau aux commandes après avoir réalisé les 1er et 2e épisodes en 2000 et 2003 et le 7e, en 2014. "Le monde a accepté les mutants jusqu’à un certain point, et ce film présente non seulement de nouveaux personnages, mais il raconte la création de l’équipe et explique pourquoi les X-Men sont une nécessité. Ils ne sont pas de simples étudiants à l’école du professeur Xavier. Certains se sentent exclus et aspirent à trouver un endroit où ils se sentent chez eux, où ils sont pleinement acceptés. Mais pourquoi donc rassembler une force de combat constituée de mutants? Quel besoin en aurait-on? Ce film explique tout à ce sujet".
Il y a longtemps que les effets spéciaux n'impressionnent plus les fans, il faut désormais un scénario solide. En cela, ce 8e X-MEN est très réussi, c'est l'un des meilleurs de la série, avec en supplément une sacrée dose d'humour: la scène dans laquelle Vif-Argent (Evan Peters) débarque dans l'école des X-Men et sauve ses occupants juste avant une explosion, en figeant le temps sur l'un des tubes de 1983, Sweet Dreams d'Eurythmics, est l'un des grands moments du film.
Et, bien sûr, les fans le savent: il faut laisser passer les longues minutes et les milliers de noms du générique de fin pour avoir, en quelques images, une idée du prochain film -qui, ce n'est un secret pour personne, sera WOLVERINE-3, avec Hugh Jackman, le plus emblématique des X-Men qui, ici, fait une courte apparition (mais chut!, on ne vous a rien dit...).
Jean-Michel Comte
LA PHRASE
"Tout le monde a peur de ce qu'il ne comprend pas" (James McAvoy).
(États-Unis, 2h24)
Réalisation: Bryan Singer
Avec James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence
(Sortie le 18 mai 2016)